C’est hier, le 14 septembre 2014, que le poète et romancier Claude Drouin célébrait la sortie de ces deux derniers ouvrages, Revoir l’éphémère, un carnet de voyage, et Calypso, un court roman.
Après une discussion avec Maxime Nadeau autour de l’auto-édition, Claude Drouin nous a fait part de ses réflexions au sujet de la littérature et du livre, avant d’entreprendre, avec sa compagne Monique Gagné, la lecture de quelques passages de Revoir l’éphémère.

Claude Drouin et Monique Gagné lisant des extraits de Revoir l’éphémère
Avec un rythme parfait, laissant le temps de profiter de chaque phrase tout en enchaînant avant que l’on ne puisse s’ennuyer, le couple nous a entraînés en de nombreux lieux québécois. Pour chaque parc, ville ou autoroute, quelques phrases, un instantané de voyage tout en finesse et parfois en humour. Pour créer ces instantanés, Claude Drouin utilise un dictaphone lors de ses déplacements. Je vous cite quelques lignes attrapées au hasard, tout en regrettant de ne pas avoir accès à Revoir l’éphémère pour y traquer les meilleures.
Le fleuve, une belle truite grise sur la table d’un géant.
Quand l’oubli dépasse les bornes, c’est parce que ce sont les dernières.
Les arbres nus ouvrent les fenêtres du parc.
Claude Drouin, Revoir l’éphémère
Après une courte pause, M. Drouin nous a rapidement présenté son court roman Calypso, qui met en scène Louis Morin et François Breton, personnages récurrents de ses œuvres. Ensuite, il nous a lu deux extraits de l’œuvre, soulignant comment préface et postface en font partie intégrante. En effet, la préface met en place ce que j’appelle le « prétexte du manuscrit trouvé ou reçu », par lequel l’auteur prétend qu’il n’est que l’éditeur ou le correcteur d’un texte anonyme trouvé sur un banc de parc ou au fond d’une sombre caverne ou encore écrit par un des personnages. Ici, c’est le personnage de François Breton qui est présenté comme l’auteur du texte, ayant supposément conservé le manuscrit pendant dix-sept ans avant de demander à Claude Drouin de le publier.
J’ai apprécié les deux extraits de Calypso que j’ai eu la chance d’entendre, mais, si bien écrits soient-ils, je leur ai grandement préféré les instantanés de voyage contenus dans Revoir l’éphémère.

La librairie Monet, où l’événement a eu lieu
Après sa lecture, Claude Drouin a répondu aux question des auditeurs et auditrices, lesquels se sont montrés très curieux de son expérience d’auto-édition. L’écrivain a expliqué comment il a tenté sa chance auprès des éditeurs traditionnels, recevant souvent des encouragements mais jamais la proposition de publier. C’est en prenant sa retraite de l’enseignement qu’il a décidé de publier à compte d’auteur. L’auto-édition permet une grande liberté. Je songe, par exemple, au choix de l’illustration de couverture. L’écrivain pour la jeunesse Louis Émond, par exemple, était plutôt déçu de s’être fait imposer une illustration en tons pastels pour l’édition originale de son recueil intitulé Trois séjours en sombres territoires. Quand à l’écrivaine de fantasy Anne Robillard, elle raconte sur son site Internet : « Dans le cas des Chevaliers [d’Émeraude], je n’ai pas eu un mot à dire sur la couverture du premier tome. J’ai demandé de petits changements sur celle du tome deux où le cheval ressemblait un peu trop à un cheval à bascule et où on avait placé un heaume sur la tête de son cavalier, alors que les Chevaliers n’en portent pas. Quant à la couverture du tome trois, l’éditeur m’a demandé ce que je voulais y voir. J’ai demandé une grotte pleine de stalagmites et de stalactites, mais j’ai obtenu un résultat pour le moins abstrait… Il m’a imposé la couverture du tome quatre qu’il trouvait très belle. Comme elle représentait plutôt bien ma princesse rebelle, je n’ai rien dit. Nous avons mis un temps fou à trouver un lézard acceptable pour la couverture du tome cinq. Sur celle du tome six, j’ai obtenu les éléments que je désirais y voir, mais son style naïf m’a déçue. Au septième tome, j’ai demandé des drakkars en feu et j’ai obtenu un château en ruines (!). Au huitième, on a commencé à se comprendre un peu plus, mais ce n’est vraiment qu’à partir du tome neuf que j’ai enfin pu choisir ce qui convenait vraiment à mon histoire. Au bout du compte, tout dépend de l’éditeur. »
L’auto-édition offre une grande liberté, mais elle représente aussi de nombreux écueils. En effet, plusieurs auteurs ont de la difficulté à prendre le recul nécessaire pour travailler leurs textes sans les conseils d’un éditeur et obtiennent un produit un peu brouillon, ou choisissent un imprimeur ne leur convenant pas et obtiennent des livres dont les pages tombent comme des feuilles d’automne. D’autres commandent plus d’exemplaires qu’ils ne peuvent en vendre ou on de la difficulté à choisir une illustration de couverture. Claude Drouin a su éviter tous ces écueils pour obtenir de beaux livres tirés à 100 exemplaires chacun chez l’imprimeur Le Caïus du livre, dont il vante volontiers les services. La compagne de M. Drouin, Monique Gagné, faisant de la photographie, ses œuvres ornent les couvertures de Revoir l’éphémère et de Calypso.
Bien qu’il se dise très satisfait de son expérience d’auto-édition, Claude Drouin n’a pas renoncé à l’édition traditionnelle, qui permet une grande diffusion et une plus grande reconnaissance dans le milieu littéraire. Les prochains projets du talentueux poète incluent la publication d’un nouveau carnet de voyage, cette fois dédié aux rencontres, ainsi qu’un projet de livre commun avec Monique Gagné. La sortie du livre, présentant à la fois des des textes de Drouin et des photographies de Gagné, devrait être précédée, au printemps prochain, par une exposition des photographies de Gagné.
D’ici là, je vous encourage à consulter régulièrement mon calendrier littéraire pour vous tenir au courant des événements gratuits à Montréal.
j’adore votre respect des auteurs….
wowwwwwwwwwwwwww ….
(
Pierrot, vagabond céleste (google)
(sur youtube… mon ami Pïerrot le dernier homme libre)
un 1000 pages illisible et impubliable
(www.reveursequitables.com/ cahier de presse/ monsieur 2.7k) téléchargeable
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