Caroline Dubois publie ses textes sur son site Mademoiselle divague… Celui-ci est particulièrement bien écrit et je voulais vous en faire profiter.
Pour panser ses blessures elle avalait de l’ibuprofène. Deux comprimés toutes les quatres heures. Tout le temps. Je lui disais que c’était sûrement mauvais. Sa mère lui disait que c’était sûrement mauvais. Son médecin lui disait que c’était très mauvais. Son père ne lui disait plus rien. Son père pleurait. Même si un homme de sa génération, ça ne pleure jamais.
Elle avalait de l’ibuprofène pour masquer les brûlures de son cœur et de sa tête et de son corps jusqu’à ne plus rien capter, que les gorgées d’eau plate coulant doucement de sa langue à son ventre creux. Elle détestait les bruits qu’émettaient ses organes digestifs qui ne digéraient rien alors avant, pendant et après ses séances de jogging elle écoutait très fort Coeur De Pirate. C’est tout ce qu’elle entendait. Elle courait, elle écoutait Coeur De Pirate, elle lisait Alexandre Jardin et de sa propre main, tranquillement, elle…
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