Survivre ! Survivre !

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Louise Latraverse et Michel Tremblay

Pour célébrer la parution de son plus récent roman, Survivre ! Survivre !, Michel Tremblay a été à la rencontre de ses lecteurs vendredi dernier à la librairie Paulines. Son amie, la comédienne Louise Latraverse, animait la soirée.

Survivre! Survivre! est le huitième tome de la Diaspora des Desrosiers. On y retrouve donc de nombreux personnages. L’action se déroule en 1935. Adolescente au début de la série, Nana (Rhéauna/la grosse femme) a maintenant trente-cinq ans et deux enfants. Quant à Laura Cadieux, qui n’était même pas née dans les premiers tomes de la série, elle vient d’atteindre l’âge de seize ans.

« Quand j’étais petit, on me disait que j’était un espion, que j’espionnait, » se souvient Michel Tremblay, racontant comment il suivait parfois des gens dans la rue ou même dans un autobus, les observant en tentant de leur imaginer une vie. Un peu de la même façon, ses personnages, souvent inspirés de personne réelles, ont d’abord été des adultes. C’est ensuite, en les rajeunissant, qu’il leur a inventé un passé pouvant expliquer leur présent. Ainsi, en écrivant un passé à Nana, la version fictive de sa mère, il s’éloigne de plus en plus de la personne réelle ayant servi d’inspiration. « Je vais avoir réinventé ma mère, » dit-il, théorisant : « c’est peut-être pour lui rendre ce qu’elle m’a donné. »SurvivreSurvivre

Même s’il veut montrer l’évolution de ses personnages à travers la Diaspora des Desrosiers, Michel Tremblay s’assure que chacun de ses romans puisse être lu individuellement. Il accorde beaucoup d’importance à la façon dont il replace chaque personnage et décrit ses relations aux autres. Il veut que tout soit clair pour les lecteurs étrangers à son univers, sans pour autant donner l’impression d’une répétition à ceux qui ont lu les sept tomes précédents. Il s’inspire des écrivains du XIXe siècle, comme Balzac et Zola, qu’il considère comme des modèles dans l’art de décrire les choses de différentes manières.

Michel Tremblay est un grand consommateur de culture. Sa relation aux œuvres de fiction est d’ailleurs assez émotive. « Quand j’étais jeune, j’avais de la difficulté à accepter que quelqu’un n’ai pas aimé Jules Verne, » affirme-t-il. Encore aujourd’hui, c’est toujours avec passion qu’il parle, positivement ou négativement, des pièces de théâtre qu’il a vues et des livres qu’il a lus.

Il a aussi quelques idées bien précises au sujet de sa propre écriture. Par exemple, il est fier de n’avoir employé d’incises (par exemple : « dit-il ») dans aucun de ses romans, peut-être une influence du théâtre sur son écriture. Il explique également qu’il accorde une grande LatraverseTremblay3importance à la séparation entre la langue du narrateur et celle des dialogues, car celle-ci permet à l’œil d’« entendre » une différence entre les deux. Il souligne qu’il écrit toujours parce qu’il a encore quelque chose à dire, et il perçoit comme une forme de trahison le fait d’écrire sans message, simplement pour le succès ou l’argent. « Je vais être très malheureux, mais le jour où je n’aurais plus rien à dire, je vais me taire, » affirme-t-il.

Heureusement, des choses à dire, il lui en reste beaucoup! Par exemple, il considère que les sociétés et les religions « ont été fondées par les hommes, pour les hommes, contre les femmes, » et que la littérature se doit de défendre les femmes.

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Dédicace de Michel Tremblay

Amie de longue date de Michel Tremblay, la comédienne Louise Latraverse est une grande admiratrice de son œuvre. « Je crois que j’ai vu tout son théâtre, dit-elle. […] J’ai été tellement bercée, bouleversée, tout ce que vous voulez, par ses personnages, par son théâtre ! » On sent que Tremblay et Latraverse sont à l’aise ensemble, ce qui crée une ambiance sympathique dans la salle, encourageant les personnes présentes à s’exprimer au micro et à poser leurs questions à ce monument de la littérature québécoise qu’est Michel Tremblay (d’ailleurs, Louise Latraverse confie qu’en l’absence de l’écrivain, ses amis le surnomment « Le Monument »).

Et le plaisir n’est pas terminé! Personnellement, j’ai la chance d’avoir reçu en cadeau un exemplaire Survivre ! Survivre ! (merci Maman!), que j’ai bien hâte de lire. Quant à vous, cher lecteurs, je vous invite à consulter mon calendrier littéraire montréalais pour vous tenir au courant des prochains événements littéraires!

À propos de emerancega

J'ai 25 ans, une collection de cubes Rubik et un amour inconditionnel pour la littérature.
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