Voici un court texte que j’ai bien apprécié et que je voulais partager avec vous, cher lecteurs :
Pour un écrivain, son enfance, sa jeunesse, sa vie n’ont pas une réalité fixe: il les a trop souvent réécrites pour que le souvenir qu’il en reste soit autre chose qu’un rêve. Le passé est devenu un palimpseste, un texte continu qui recouvre les bribes d’un manuscrit initial presque entièrement effacé. La mémoire, quand elle veut y retrouver un détail, a désormais affaire, non aux souvenirs directs, mais aux souvenirs de souvenirs.
Si on cherche à comprendre ce qui s’est réellement produit, à un moment donné et lointain de son existence, aussitôt les détails les plus précis et les plus réels sautent à l’esprit. Mais ils n’ont pas grand-chose à voir avec une captation objective : l’écrivain relie simplement, en remontant le cours du texte et du temps, l’expérience intime aux bribes d’une vie qui n’a pas vraiment été vécue. Ou si elle a été vécue, ce n’était pas par lui…
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